Les aides de l’Europe sont-elles fictives?

Pour chaque période de programmation, ce sont des milliards attribués aux régions ultrapériphériques par la communauté européenne en raison de leur situation géographique particulière et des difficultés qui en découlent. Si les eurodéputés se vantent à chaque nouvelle élection d’avoir maintenu voire augmenté d’une période à l’autre les soutiens financiers européens à destination des régions ultrapériphériques (RUP), qu’en est-il réellement de l’utilisation de ces fonds sur le terrain?

En assistant aux diverses réunions d’informations destinées aux candidats porteurs de projets européens – comme celle organisée en Guyane le 20 juin dernier – on constate que deux problématiques se posent: une capacité de pré-financement relativement défaillante et un manque de compétence humaine pour la gestion des projets. En effet peu de candidats dans les RUP peuvent se prévaloir de disposer d’une trésorerie suffisante pour pré-financer un projet éligible aux subventions européennes. En outre, il est parfois compliqué pour ces mêmes porteurs de projet de comprendre les procédures de l’UE en matière de gestion de projet. Toutefois la Commission Européenne tente de pallier au problème du pré-financement en proposant à titre exceptionnel une avance de fonds.

Les acteurs institutionnels essayent quant à eux d’apporter une solution au défaut de compétence en mettant à disposition des porteurs de projet, des guides pédagogiques. Les porteurs de projet peuvent aussi bénéficier de l’expertise de cabinets spécialisés dans l’ingénierie de projet public du type Welcome Europe. Quelques solutions donc qui devraient tout de même encourager les candidatures aux appels à projet dans les régions ultrapériphériques, pour faire en sorte que les aides européennes deviennent une réalité dans le quotidien leurs habitants.

Info sur AMI: Soutien européen des petites entreprises en Guyane

Un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) concernant les fonds FEDER-FSE 2014-2020 a été lancé par le Pôle des Affaires Européennes de la collectivité territoriale de Guyane (CTG) fin mai.

Cet AMI a pour objectif de soutenir la création et le développement des microentreprises de Guyane.

Pour plus d’information, des réunions sont prévues:
le 20 juin 2016 : à Saint-Laurent du Maroni – Centre Administratif d’Intervention Technique du Conseil Général (à côté de la sous-préfecture) – 10h – 12h
le 27 juin 2016 : à Saint-Georges – salle de réunion à la Communauté de Communes de l’Est Guyanais – 10h- 12h
le 4 juillet 2016 : à Sinnamary – salle communale – 10h – 12h

Les inscription se font auprès du Pôle Affaires Européennes de la collectivité territoriale de Guyane au 0594 27 59 50.

#Élections Européennes : Ultramarins, pourquoi aller voter ce week-end?

Les ultramarins auront l’avantage d’aller voter non seulement le 25 mais aussi le 24 mai prochain. Ce sera le cas en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, Polynésie, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les Réunionnais, les Mahorais, les Calédoniens, les Wallisiens et futuniens se rendront eux dimanche aux urnes pour choisir leurs 3 représentants au Parlement Européen sur les 19 listes concurrentes à l’élection européenne.

Malheureusement un désintérêt certain pour cet évènement est à craindre. En effet, l’abstention Outre-Mer est généralement plus importante que dans la métropole. Lors de la dernière élection en 2009, la participation n’avait pas dépassé les 23% alors qu’elle atteignait 43% en métropole.

Ce désintérêt peut paraître légitime. Au-delà de l’éloignement géographique, du décalage économique, de l’impact de l’historique colonial, le fossé entre l’Europe et les territoires d’Outre-Mer résulte surtout d’une méconnaissance des ultramarins pour les institutions européennes. Mais comment éprouver un intérêt pour quelque chose qui nous est inconnu?

Certes l’intérêt financier peut être mis en avant. C’est d’ailleurs celui qui est évoqué le plus spontanément. Sur la période 2007-2013, les projets ultramarins ont été financés à hauteur de 3,179 milliards par l’Union Européenne. Toutefois cet argument non négligeable, ne suffit pas à motivé les électeurs. Certains candidats comme l’actuel eurodéputé Younous Omarjee (L’Union pour les Outre-mer) voit même dans cet argument « une vision misérabiliste ou purement financière » de l’Europe. C’est pourquoi les candidats semblent dans leur majorité souhaiter une meilleure information sur l’Union Européenne. C’est le cas d’un autre eurodéputé Maurice Ponga (Pour la France des Outre-mer, agir en Europe avec l’UMP). Selon lui, « il est important de mieux informer sur ce que l’Europe apporte à nos territoires ».

En plus de l’aspect financier, il serait nécessaire que les « Outre-Mer européennes » prennent conscience des autres aspects positifs de leur appartenance à l’UE. Comme le fait d’avoir un impact important et solide dans leur zone d’influence, à savoir en Amérique du Sud, Arc Caribéen, Océan Indien et Pacifique. Ou encore la diffusion d’une image stable au niveau politique et économique.

En outre les territoires d’Outre-Mer constituent aussi un avantage pour l’Europe que ce soit par l’augmentation de son espace maritime dans le monde ou par la possibilité de développer une activité spatiale en Guyane ou astrophysique dans les îles Canaries.

Conscients de ces enjeux qui ne concernent pas seulement les ultramarins mais bien l’Union dans son ensemble, les ultramarins doivent voter pour le candidat qui sera le plus à même de défendre les actions nécessaires pour le développement leurs territoires et le rayonnement de l’Union Européenne dans le monde.

Une nouvelle vision pour l’avenir de la RUP Mayotte

Le Ministre des Outre Mer, Victorin Lurel, veut une nouvelle vision stratégique pour Mayotte, afin que la nouvelle région ultrapériphérique européenne s’insère pleinement dans les politiques européennes. C’est ce qu’il a évoqué lors du Conseil des Ministres du 8 janvier dernier.

S’il conçoit que l’alignement de Mayotte sur le droit commun ne sera pas une mince affaire, le ministre souligne les efforts déjà effectués par le gouvernement pour la départementalisation de l’île. En effet des actions ont été menées pour le maintien de l’investissement public, l’accélération du rythme de revalorisation, l’alignement d’un certain nombre de droits sociaux ou la lutte contre l’immigration clandestine.

Pour la poursuite de la transformation de Mayotte en RUP, le gouverment prendra aussi les choses en main puisqu’il propose de travailler en collaboration avec les élus locaux sur un document stratégique. Ce dernier « présentera les perspectives et le cadencement de l’action publique au bénéfice de Mayotte, ainsi que la vision commune de l’État et des collectivités territoriales sur l’avenir de ce territoire et leur engagement réciproque pour atteindre cet objectif ».

Les acteurs économiques locaux ont d’ores et déjà fait part de thématiques prioritaires à prendre en compte dans ce projet. Ainsi, le président de la CFE-CGC Noussoura Soulaimana, souligne que « l’école, la santé, la sécurité, le soutien au développement des emplois et des entreprises, le transport public et l’insertion des demandeurs d’emploi restent le fil rouge ».

Des élus locaux comme le député Ibrahim Aboubacar aimeraient que le document aboutisse d’ici fin 2014 sur une loi-cadre.

Nouveau logo de l’UE: Produits agricoles de qualité « Made in RUP »

Logo UE Made in GuyaneLe logo avait déjà été présenté en 2006. Il s’agit de s’assurer de la consommation de produits de qualité, traités ou non traités, issus des régions ultrapériphériques.

L’utilisation de ce logo est surveillée par des structures administratives au niveau national et l’obtention du logo est soumise à des conditions proposées par des organismes de commerce spécifique. Les produits agricoles comportant ce logo répondront à des exigences très précises notamment édictées par quelques règles communautaires.

Les administrations nationales françaises, espagnoles et portugaises ont en outre présenté des mesures d’aide spécifique dans le cadre de leurs programmes POSEI respectifs pour que leurs productions agricoles bénéficient de soutiens financiers leur permettant de répondre aux conditions de qualité, en particulier dans les secteurs du vin, de la production de bétail et de viande.

Ce genre d’initiative est non seulement importante afin de motiver des producteurs pour respecter des conditions de qualité, mais également essentielle afin d’ajouter de la valeur à la production locale des régions ultrapériphériques qui sont sévèrement lésées du fait de leur éloignement et de leur insularité, mais aussi à cause de conditions géographiques et météorologiques difficiles.

Cette démarche devrait contribuer considérablement à rendre le secteur agricole des RUP plus concurrentiel autant sur le marché local que le marché extérieur.

Déclaration Finale de la XIXème Conférence Des Présidents des Régions Ultrapériphériques de l’Union Européenne

« La XIXème Conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques, réunie à Saint-Denis de La Réunion les 17 et 18 Octobre 2013, sous la présidence de M. Didier ROBERT, Président de la Région Réunion :

MANIFESTE sa vive préoccupation face à la persistance d’un contexte de crise économique et sociale dont les effets sont décuplés dans ses régions.

ALERTE sur l’aggravation du chômage qui exige des réponses urgentes et adaptées afin de garantir l’avenir équilibré de ses régions et favoriser la cohésion économique, sociale et territoriale.

SOULIGNE qu’en dépit des efforts menés par l’Union européenne, des solutions concrètes, opérationnelles et efficientes vis à vis de l’ultrapériphérie sont encore attendues.

REGRETTE le retard pris dans l’adoption du cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 et des réformes des politiques européennes à fort impact territorial qui conditionnent les ambitions régionales en faveur d’une croissance intelligente, durable et inclusive.

PREND note des Conclusions du Conseil Européen des 27 et 28 juin 2013 qui invitent les États membres bénéficiaires de l’Initiative pour l’emploi des jeunes à « adopter, avant la fin de cette année, un plan visant à lutter contre le chômage, notamment par la mise en oeuvre de la garantie pour la jeunesse ».

ESTIME que la gravité de la situation du chômage des jeunes, avec des taux parmi les plus élevés en Europe – supérieurs à 50 % dans la majorité des RUP – implique que les gouvernements de l’Espagne, de la France et du Portugal définissent préalablement ces plans en étroite collaboration avec leurs RUP.

APPELLE à ce que la Banque Européenne d’Investissement intègre les Régions ultrapériphériques dans son initiative « Des emplois pour les jeunes » et dans son programme « Investir dans les compétences ».

INDIQUE que les Régions ultrapériphériques ont élaboré dans le cadre d’une démarche commune leurs plans d’action, saisissant l’opportunité de répondre favorablement à la communication de juin 2012 et dans l’objectif d’apporter par ce biais des solutions adaptées à leurs réalités et, à leurs contraintes propres.

ATTEND des contributions concrètes et promptes de la Commission européenne pour la mise en œuvre de leurs plans d’action en adéquation avec les programmes des fonds européens.

DEMANDE de ce fait à la Commission européenne de réserver un accueil favorable aux dispositifs proposés dans les programmes opérationnels régionaux 2014-2020 et donc d’opter, à ce titre, pour une application appropriée de la réglementation en parfaite cohérence avec les priorités territoriales définies dans les plans d’action des RUP.

DENONCE le refus évident de la Commission européenne de recourir à l’article 349 du TFUE, dont l’illustration la plus récente concerne le paquet réglementaire applicable à Mayotte.

INVITE la Commission européenne à s’inspirer de l’interprétation constante du Conseil selon laquelle l’article 349 du TFUE constitue la base juridique « appropriée et suffisante » prévalant sur toute autre base pour légitimer les mesures spécifiques propres aux RUP.

CONTESTE l’orientation envisagée, au niveau européen, de recourir à la seule Politique de Cohésion pour financer la quasi-totalité des besoins des Régions ultrapériphériques.

INSISTE pour que l’objectif de coopération territoriale européenne évolue, facilite la conclusion de projets de coopération avec les pays tiers, s’adapte pleinement à l’environnement géographique des RUP, à leur réalité socio-économique et culturelle et concoure à définir des périmètres de coopération pertinents.

PROPOSE que les actions de coopération entre les RUP soient soutenues, en s’affranchissant du critère des deux États membres.

RAPPELLE sa position commune du 6 mai 2013 pour que le cadre POSEI Agricole soit préservé dans son esprit et permette d’assurer les objectifs qui lui ont été assignés, en particulier en termes d’accompagnement de toutes les filières.

APPELLE à ce que la fin du régime des quotas laitiers soit accompagnée de compensations aux producteurs des régions ultrapériphériques en évitant les pertes de revenus et en assurant la nécessaire adaptation de la filière à un marché global et libéralisé.

RESTE fortement préoccupée par la capacité de la Politique Commune de la Pêche réformée à promouvoir concrètement dans ses bassins maritimes « un développement territorial équilibré et solidaire des zones tributaires de la pêche».

DEFEND une définition et une gestion de toutes les aides au niveau le plus approprié, c’est-à-dire au plan régional, notamment pour ce qui concerne le plan de compensation des surcoûts, à l’instar des dispositions prévues dans le cadre du POSEI Agricole.

DEMANDE que les aides à la flotte (construction, renouvellement et modernisation) s’inscrivent dans ce schéma de gouvernance et soient autorisées en adéquation avec les perspectives de développement de la filière.

PLAIDE pour le maintien du soutien de nouvelles infrastructures de pêche par le FEAMP.

RAPPELLE ses demandes en faveur d’une cohérence effective dans la révision en cours des encadrements des aides d’État, toutes finalités des aides confondues : principe de non dégressivité et non limitation dans le temps des aides au fonctionnement et majoration des taux d’aides à l’investissement suffisamment incitatifs pour le bon accomplissement des priorités de la Stratégie Europe 2020.

REITERE sa position constante sur la nécessité de réviser le cadre des aides d’État au transport maritime afin notamment d’autoriser le soutien public pour les connections reliant les RUP aux pays tiers.

RAPPELLE que la classification des aéroports régionaux des régions ultrapériphériques ne saurait se limiter aux seules questions de flux de passagers ou de rentabilité.

RAPPELLE, l’importance de reconduire dans les délais impartis les principaux dispositifs fiscaux des RUP tels que la zone franche de Madère, l’AIEM, l’octroi de mer, les accises à taux réduit pour le rhum, les liqueurs et l’eau de vie. Ces instruments jouent un rôle de catalyseur permettant d’améliorer la compétitivité et l’emploi.

RAPPELLE que les intérêts des secteurs économiques des RUP doivent être sauvegardés dans le cadre des négociations des accords internationaux.

RAPPELLE que la mobilité des citoyens des RUP participe à la réduction du déficit d’accessibilité de ces régions mais regrette qu’aucun instrument spécifique n’y soit dédié.

MANIFESTE ses plus vives préoccupations si les RUP restent à l’écart des mécanismes d’interconnexion européens ainsi que des programmes tels que COSME, Horizon 2020 et le programme pour l’emploi et l’innovation sociale.

La XIXème. Conférence des Présidents:

SE FELICITE de l’adhésion de Mayotte à la Conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques et de sa participation aux travaux depuis juin 2013.

ALERTE qu’en fixant pour Mayotte une dotation financière forfaitaire, hors de tout critère, dans les conclusions du Conseil Européen des 7 et 8 février 2013, un précédent préoccupant a été créé.

ESTIME que compte tenu des enjeux et des besoins conséquents pour cette nouvelle Région ultrapériphérique en termes de rattrapage économique et de développement d’infrastructures de base, le niveau du soutien ne lui permettra pas d’atteindre les objectifs de la Stratégie Europe 2020.

RESTE attentive à la tenue de la 3ème édition du forum de l’ultrapériphérie en 2014.

La Conférence des Présidents, dans le cadre de la session partenariale du 18 octobre 2013, salue et remercie :

Le Commissaire européen en charge de la Politique régionale, urbaine et des Régions Ultrapériphériques pour l’importance qu’il accorde au partenariat avec les RUP ;

La Présidence lituanienne du Conseil de l’UE pour la prise en compte de l’ultrapériphérie dans une Union élargie à 28 États membres ;

Le Ministre français des Outre-mer ainsi que les représentants des gouvernements espagnol et portugais et se félicite de la solidarité entre les trois États et du soutien réaffirmé en faveur de la défense de l’ultrapériphérie ;

Les députés européens pour la défense constante des réalités des RUP dans le processus de décision européen ;

Le Comité Économique et Social Européen et le Comité des Régions pour leur implication, notamment à travers leurs avis sur la Communication de la Commission du 20 juin 2012.

CONVIENT que la Région Guadeloupe assurera la prochaine présidence annuelle de la Conférence et mandate à cet effet le Comité de suivi, en sus des missions qui lui sont confiées par le Protocole de coopération, afin de:

  • suivre la mise en oeuvre des Plans d’action des RUP dans le cadre d’une collaboration étroite avec la Commission européenne et les États membres,
  • accompagner Mayotte dans la mise en oeuvre de son nouveau statut de Région Ultrapériphérique,
  • impulser une dynamique de coopération fonctionnelle entre les RUP dans le cadre des programmes de coopération territoriale européenne,
  • développer des outils techniques pour améliorer la performance et la visibilité de la Conférence.

MANDATE le Président de la Région Réunion pour adresser la présente Déclaration à leurs destinataires, conformément au Protocole de Coopération entre les Régions ultrapériphériques de l’Union européenne.

Signée à Saint Denis de La Réunion, le 18 octobre 2013, en 8 exemplaires originaux, cinq en langue française, deux en langue portugaise et un en langue espagnole."

 

 

 

La région Guadeloupe – présidente des RUP

19eme conference des presidents des regions ultraperipheriques

Après le Réunion, la Guadeloupe a pris depuis le 15 octobre 2013 la présidence de la Conférence des régions ultrapériphériques.

Les représentants des régions ultrapériphériques se sont retrouvés à Saint-Denis en Réunion pour cette passation de titre, alors que la Conférence des régions ultrapériphériques fêtait ses 20 années d’existence. En marge de la Conférence avait d’ailleurs lieu une commémoration solennelle de son acte de création – soit la Résolution de Saint-Malo de 1993 – en présence de Margie Sudre, Antoine Karam et Joao Bosco Mota Amaral. Ces derniers étaient respectivement les 3 présidents des régions Réunion, Guyane et Açores à la date de la signature de Résolution de Saint-Malo.

En effet depuis la Résolution, les Présidents des régions ultrapériphériques se rencontrent une fois par an pour tirer le bilan des actions de promotion des RUPs et pour défendre leurs intérêts auprès des instances européennes. A la fin de cette rencontre, les régions signent une déclaration commune des RUP.

Pour sa présidence, la Guadeloupe s’attèlera entre autres aux problématiques de:
– la lutte contre le chômage des jeunes,
– l’adhésion de Mayotte au statut RUP,
– le renforcement de la coopération dans les espaces géographiques des RUP,
– la meilleure prise en compte de l’Ultrapériphérie au sein de la Politique Commune de la Pêche.

C’est Jocelyn Sapotille, vice-président du Conseil régional de Guadeloupe qui est venu reprendre le flambeau de la présidence. Son prédécesseur, Didier Robert, Président de la région Réunion affirme: « Nous sommes dans la continuité. On a insisté sur le fait qu’il y a encore des progrès à accomplir et plaidons pour que les plans d’actions déposés sur le bureau du commissaire Hahn soient pris en considération. On fait le pari d’un développement dynamique de nos territoires ».

La région Guadeloupe sera à la tête de la conférence des RUP jusqu’en octobre 2014.

Fiscalité et nouveau statut juridique de Mayotte

Le député européen David CASA a été nommé rapporteur sur la proposition de directive du Conseil concernant les effets dans le domaine de la fiscalité liés au nouveau statut juridique de la région de Mayotte.

Cette région ultramarine française s’étend sur 374 Km² et compte 212 645 habitants. Elle est située dans l’Océan Indien, au nord du canal du Mozambique, entre Madagascar et le Mozambique. Actuellement, les collectivités locales perçoivent les 170 millions d’euros de recettes fiscales dont 65% proviennent des taxes douanières et à la consommation, ainsi que des produits pétroliers. En 2014, ces deux premières taxes – douanière et consommation – la patente et la taxe foncière « spéciale Mayotte » disparaîtront. Les remplaceront le tarif douanier commun, l’octroi de mer, les taxes d’habitation, taxes foncières sur le bâti et le non bâti et la cotisation économique territoriale.

« Par référendum en 2009, la population mahoraise a accepté d’acquérir le statut de région d’outre-mer, ce qui a eu lieu en 2011. Ils doivent maintenant devenir une région ultrapériphérique de l’Union Européenne au 1er janvier 2014. Ce rapport va en partie préparer à cela » explique le député David Casa, avant de préciser: « l’objectif de notre travail est de s’assurer que la région fasse l’objet d’un traitement approprié en vertu de la législation de l’UE quand elle deviendra une région ultrapériphérique au 1er janvier 2014. » En substance, l’objectif de la proposition est d’aligner la situation de Mayotte au même niveau que les autres régions ultrapériphériques énumérées à l’article 349 et 355 (1) du TFUE.

David Casa avait déjà produit un rapport sur le Fonds européen de la pêche. Son prochain rapport contenant des mesures techniques d’application de la réglementation fiscale permettra aux députés européens de se prononcer sur ce dossier en toute connaissance de cause.

« A little less conversation and a little more action please »*

Alors que le Parlement Européen reprenait ses travaux cette semaine, le député européen représentant les régions ultrapériphériques, Younous Omarjee, attaque la rentrée sur la question du chômage des jeunes.

Lors de la séance plénière du Parlement ce mardi, Younous Omarjee a appellé à ne pas se contenter de discours pour lutter contre le chômage des jeunes en Europe qui a atteint 23,5% au premier semestre 2013. « On ne pourrait se payer de mots » insiste le député, rappelant que le budget proposé par le Commission Européenne relatif à l’initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ), soit 6 milliards d’euros, ne serait pas suffisant si les politiques d’austérité détruisant des emplois dans les services publics de l’éducation et de la formation étaient poursuivies. Il a demandé au Commissaire européen à l’emploi, Lazlo Andor, d’établir des mesures spécifiques dans les régions où le taux de chômage des jeunes dépasse les 50%, ce qui est le cas de beaucoup de régions ultrapériphériques.

En décembre 2013, le député Omarjee remettra au parlement un rapport sur les régions ultrapériphériques

*Plus d’actions et un peu moins de discours

Plus d’argent pour les régions ultrapériphériques et un peu moins pour la collecte de données

Le 15 juillet dernier, le ministre lituanien de l’agriculture, Vigilijus Jukna a présidé son premier conseil des ministres depuis le début de la présidence lituanienne.

Lors du Conseil, les 28 pays ont accordé leur position sur le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP), avant les négociations avec le Parlement Européen. En comparaison avec la proposition initiale de la Commission Européenne, les Etats Membres veulent dépenser moins pour la collecte des données et le développement durable pour la pêche. En revanche ils préfèrent donner plus d’argent pour les régions ultrapériphériques, ainsi que pour le contrôle et l’exécution. Ils souhaitent aussi voir plus d’argent en gestion partagée ( délégation de l’exécution du budget aux états membres) et moins en gestion centralisée directe (dépense des fonds exécutée directement par la Commission Européenne).

Si les Etats Membres voudraient plus de flexibilté pour transposer les fonds des réserves d’aides et de la politique maritime intégrée vers la collecte des données, le contrôle et l’exécution, ils n’ont fait aucune proposition pour une flexibilité de mouvement de fonds depuis les plus grands titres budgétaires, notamment de l’article 15, point 2 qui alloue 4,38 milliards d’euros pour des mesures telles que l’investissement à bord des bateaux de pêche.

Notons que la Commission Parlementaire de la Pêche (PECH) n’avait pas spécifié le montant des sommes qui seraient allouées aux différents titres budgétaires. Les Membres du Parlement Européen devraient amender cette partie du FEAMP en octobre prochain lors du vote du texte en séance plénière.

Encore plus simple d’obtenir des fonds lorsqu’on ne respecte pas les règles

Les Etats Membres se sont aussi mis d’accord sur une interruption ou une suppression du versement des fonds si des états membres ou des propriétaires de bateaux ne respectaient les règles en matière de politique commune de la pêche (PCP).

Markus Knigge, conseiller chez Ocean 2012 et co-fondateur de fishsubsidy.org, regrette cependant que les Etats Membres aient consenti à compliquer la tâche de la Commission pour interrompre le versements des fonds aux états membres qui ne respectent pas les règles, en inversant la charge de la preuve. Dans la proposition initiale de la Commission, cette dernière pouvaient interrompre les paiements s’il y avait suspicion de manquement sérieux au respect des règles de la PCP. L’orientation générale du Conseil en veut autrement, puisqu’il s’agira à la Commission de présenter des preuves qu’il a bien eu manquement au respect des règles de la PCP.  Selon Markus Knigge « les Etats Membres ont tendance – à travers les amendements de plusieurs articles – à faciliter à tous l’accès au fonds, peu importe si vous suivez les règles ou non. C’est vraiment dommage qu’ils n’aient pas saisi cette opportunité de mettre en place des incitations au respect strict des règles à la politique commune de la pêche. »

Un complément apporté à l’accord partiel de 2012

Les ministres de la pêche avaient déjà trouvé un compromis en octobre 2012 sur les mesures souhaitées pour le FEAMP, mais avaient proposé des subsides discutables notamment sur la modernisation des bateaux de pêche. Lors de la réunion de lundi dernier, les ministres sont seulement tombés d’accord sur le dernier paragraphe du FEAMP, à savoir les critères pour la répartition des fonds entre les Etats membres et comment les ressources budgétaires seront allouées aux différentes mesures.

Cette orientation générale devrait permettre à la Présidence Lituanienne de poursuivre les négociations avec le Parlement Européen un fois que le Parlement aura voté le texte en séance plénière (vote prévu pour octobre prochain). « Le temps,  c’est ce qui importe en ce qui concerne l’avancée du Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour assurer une entrée en vigueur du texte au 1 janvier 2014 », a déclaré le ministre lituanien de la pêche Vigilijus Jukna.

Pourtant le mardi 16 juillet après-midi, il n’était pas encore possible de savoir quand une version consolidée de l’orientation générale serait disponible.

D’après Axel Naver du 19 juillet dans le CPF-reformwatch.eu: « Member states want more money for outermost regions, less for data collection ».

V. aussi « Comparatif chiffré des propositions sur le règlement relatif au FEAMP* pour 2014-2020 (en €) »